Le photovoltaïque, nouveau business vert ou vraie révolution ?
José Claurint
8 décembre 2025

Le marché du photovoltaïque explose. Partout, on voit fleurir des panneaux solaires, des installateurs, des promesses. Mais derrière cette révolution verte, se cache-t-il un simple business comme les autres ?
Je me souviens de cette publicité à la télévision, l'autre jour. Un couple souriant, des panneaux solaires sur le toit, un chien qui joue dans le jardin. "Passez au solaire, sauvez la planète et économisez de l'argent !" Le message était clair : vous pouvez être écolo et riche. Vous pouvez sauver le monde sans renoncer à rien. C'est beau, non ?
Le marketing de la bonne conscience
Sauf que derrière cette belle image, il y a une réalité moins reluisante. Le photovoltaïque, c'est devenu un business comme les autres. Avec ses commerciaux agressifs, ses promesses exagérées, ses contrats à rallonge. On nous vend de l'écologie comme on nous vendait des crédits à la consommation il y a vingt ans.
Et nous, on achète. Parce qu'on veut croire qu'on peut sauver la planète sans changer notre façon de vivre. Parce qu'on veut croire aux solutions magiques, aux technologies qui nous sauveront sans qu'on ait à renoncer à quoi que ce soit. Parce qu'on veut croire qu'on peut être écolo et consommateur.
La critique sociale nécessaire
Il y a quelque chose de profondément cynique dans cette façon de vendre l'écologie. On transforme un enjeu existentiel en produit de consommation. On fait de la transition énergétique un marché comme les autres. Et pendant ce temps, la planète continue de se réchauffer, les ressources continuent de s'épuiser.
Je ne dis pas que le photovoltaïque est mauvais en soi. Je dis qu'on en a fait un business. Un business qui profite à quelques-uns, qui rassure beaucoup, mais qui ne change rien à l'essentiel. Parce que le problème, ce n'est pas la source d'énergie. C'est notre façon de consommer.
L'autofiction du consommateur vert
Je me regarde parfois dans le miroir et je me demande : suis-je vraiment différent de ces consommateurs qu'on critique ? Est-ce que j'achète des panneaux solaires par conviction écologique ou par besoin de me rassurer ? Est-ce que je crois vraiment à cette transition ou est-ce que je me raconte une belle histoire ?
Parce que voilà le problème : on peut installer tous les panneaux solaires qu'on veut, si on continue à consommer comme avant, ça ne sert à rien. C'est comme mettre un pansement sur une blessure qui nécessite une opération. Ça fait joli, mais ça ne résout pas le problème.
La satire de l'écologie marketing
Il y a quelque chose de profondément satirique dans cette époque. On nous vend de l'écologie comme on nous vendait des voitures ou des téléphones. Avec les mêmes techniques marketing, les mêmes promesses, les mêmes illusions. Et nous, on achète. Parce qu'on veut croire qu'on peut sauver le monde en consommant.
Mais la vérité, elle est ailleurs. La vérité, c'est qu'on ne peut pas consommer notre façon vers l'écologie. La vérité, c'est qu'il faut renoncer. Il faut changer. Il faut vivre autrement. Mais ça, personne ne veut l'entendre. On préfère croire aux miracles du marketing vert.
La mélancolie de l'illusion
Il y a quelque chose de profondément mélancolique dans cette illusion. On croit qu'on peut sauver la planète en achetant des panneaux solaires. On croit qu'on peut être écolo en consommant. On croit qu'on peut continuer comme avant, juste en changeant de technologie.
Et pendant ce temps, la planète continue de se réchauffer. Les ressources continuent de s'épuiser. L'avenir continue de se rétrécir. Et nous, on continue à croire aux miracles du marketing vert.
Peut-être que dans quelques années, on regardera cette époque avec nostalgie. Peut-être qu'on se souviendra de cette époque où on croyait encore qu'on pouvait sauver le monde en consommant. Ou peut-être qu'on regardera cette époque avec lucidité, en se disant qu'on a essayé, qu'on a fait de notre mieux, même si ce n'était pas suffisant.
En attendant, les panneaux solaires continuent de fleurir sur les toits. Et nous, on continue à croire aux promesses du marketing vert. Une belle illusion, certes, mais une illusion quand même.